Une source peu ou pas connue

#LeMoisGeneatech – du 1er au 7 février : Présentez une source peu ou pas connue. Vous avez probablement utilisé un jour dans vos recherches généalogiques une source plus originale que les habituels registres – paroissiaux ou d’état civil – , les actes notariés ou les registres matricules ? Avez vous plongé dans les archives judiciaires, les archives commerciales, les archives de la police ou des hôpitaux? Et les archives du monde du travail, les archives des écoles, les transmissions orales de souvenirs, les monographies communales, les sociétés savantes ? Et tant d’autres … Racontez nous comment vous avez utilisé cette ressource moins habituelle et partagez votre expérience.

J’ai écrit cet article il y a bien longtemps mais le sujet se prête bien au défi de Geneatech.

En relisant un article de journal, je me suis aperçue que j’avais laissé passer un détail qui allait me permettre d’en apprendre plus sur la scolarité et la formation de mon grand-père.

Nécrologie de la grand-mère de Robert BERNARD en 1930
 

Dans cet article, on peut lire « Robert Bernard, élève à l’école supérieure d’électricité de Paris ». Irma CAMMAN étant décédée en janvier 1930, j’en déduis donc que Robert faisait partie de la promotion 1930 de cette école que l’on nomme aujourd’hui SUPELEC.
Grâce à cette information, j’ai pu avoir avoir accès à des archives dont j’ignorais l’existence et retracer la scolarité de Robert au lycée, à la faculté et donc à Supélec.

Robert a passé un bac C suivi d’une année en « mathématiques élémentaires  » et d’une année en « mathématiques spéciales » au lycée d’Alger (« math sup » et « math spé »). Ensuite, il a étudié deux années scolaires à la faculté (université) d’Alger où il a obtenu le certificat de mécanique rationnelle, le certificat de physique appliquée et le certificat de physique générale. Il y a également appris l’anglais.

Université d’Alger dans les années 1920 (source: Wikiwand)

 

Avec sa licence en poche, Robert pose sa candidature pour intégrer Supélec à Paris en expliquant son parcours scolaire. Il est accepté et aura même droit à une bourse. Le voilà donc étudiant à Malakoff. Il habite en résidence universitaire au 21 boulevard Jourdan, Paris XIVe et rejoint quotidiennement son école à quelques 3 km de là. Aujourd’hui, ce bâtiment héberge la fac de droit (université Descartes). Supélec a déménagé à Gif-sur-Yvette sur la plateau de Saclay.
Robert passera une année scolaire dans cette grande école renommée. Il y sera un (très) bon élève et finira sa formation avec une moyenne de 15,78/20 et sera classé 54ème/162.
Par la suite, il sera embauché par le Gouvernement Général d’Algérie à Alger en tant qu’ingénieur.

Supélec à Malakoff
Ecole supérieure d’Electricité à Malakoff (source: Wikipédia)

J’ai une copie de tout le dossier (16 pages) que l’archiviste de Supélec m’a fait parvenir rapidement. En plus des informations ci-dessus (lettre de motivation, description du parcours scolaire, demande de bourse), j’ai deux lettres que Robert a écrites au directeur de l’école au moment de son admission et qui permettent de voir sa façon d’écrire et son état d’esprit à cette époque. Il y affirme, entre autre, avec véhémence que la faculté d’Alger forme ses étudiants aussi bien que les universités de Métropole et que sa licence vaut autant que la même licence obtenue à Paris. Ce qui évoque peut-être un rejet des Pieds-Noirs à cette époque?
Je n’aurais jamais pensé accéder à ce genre d’informations sur mon grand-père que je n’ai malheureusement pas connu.

Sources:
Retronews pour l’article de journal.
Wikiwand et Wikipédia pour les images.
Dossier personnel de mon grand-père étudiant à Supélec envoyé par l’école.

 
 
 
 

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